Abdennour ALI-YAHIA

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Ali Yahia Abdennour, né le 18 janvier 1921 à Aït Yahia, en Algérie, est un avocat, homme politique et militant des Droits de l’Homme algérien. Institeur , il rejoint les rangs de l’armée de libération et en 1943, mobilisé par les Alliés qui ont repris l’Algérie au régime de Vichy et décoré l’année suivante. En 1945, il adhère au Parti du peuple algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques à l’époque de l’Algérie française et il quitte le parti du PPA-MTLD lors de la crise berbériste en 1949.

Ali Yahia Abdennour rejoint le FLN en 1955. En 1956, il est arrêté puis assigné à résidence de 1957 à 1960. Libéré en 1961, Ali Yahia Abdennour devient secrétaire général de l’UGTA. Après l’indépendance, il est élu député de la Wilaya de Tizi Ouzou, il rejoint la rébellion de Hocine Aït Ahmed en 1963 et il se rallie après à la position de Ahmed Ben Bella.
Il a été ministre des Travaux publics et des Transports puis ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire durant une année dans le gouvernement de Houari Boumediène, entre 1965 et 1968.
En 1985, deux groupes, celui d’Alger porté par Omar Ménouar et le groupe de Tizi Ouzou représenté par Ali Yahia, s’affrontent pour le contrôle de la Ligue des Droits de l’Homme d’Algérie, qui n’était pas encore officiellement créée. Ali Yahia Abdennour ne sera pas élu président, car il était perçu proche du mouvement berbériste. Ali Yahia crée une autre ligue aussitôt, mais il sera arrêté. Selon les autorités algériennes, il n’avait pas d’agrément.
Après la création de la LADH (Ligue algérienne des droits de l’homme) par le pouvoir algérien en 1987 et présidée par l’avocat Miloud Brahimi, Ali Yahia est président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dont il est l’un des membres fondateurs avec Saïd Saadi et Arezki Ait Larbi

Ali Yahia Abdennour s’est opposé à l’interruption du processus électoral de 1991 et a défendu certains des dirigeants du FIS. Il participe en 1994 à la conférence de Sant’Egidio à Rome. En 2011, il prend part à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).

Le 8 octobre 2017, il appelle, conjointement avec Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles, à déclarer l’état d’incapacité du président Bouteflika, victime d’un AVC

Le 18 mai 2019, dans le contexte des manifestations de 2019 en Algérie, il appelle, conjointement avec Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles, à reporter l’élection présidentielle algérienne de 2019, et à lancer un dialogue entre l’armée et les représentants des manifestants pour mettre en place une transition politique.

Le 15 octobre, Abdennour et plusieurs autres personnalités, dont l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, l’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi, l’ancien ministre de la Culture Abdelaziz Rahabi et l’ancien ministre de l’Éducation Ali Benmohamed, de même que l’avocat Abdelghani Badi, et les universitaires Nacer Djabi et Louisa Ait Hamadouche, appellent à « une nouvelle lecture de la réalité », avec des mesures d’apaisement, d’ouverture démocratique, au départ des dignitaires du régime, ainsi qu’à la tenue de la présidentielle après un dialogue.

Le 10 décembre, avec 18 autres personnalités, dont Ahmed Taleb Ibrahimi, l’opposant Mostefa Bouchachi, Ali Benmohamed, Abdelaziz Rahabi, Ahmed Benbitour, Abdelghani Badi, ainsi que Nacer Djabi et Louisa Ait Hamadouche, il appelle à ne pas empêcher ceux qui veulent voter de le faire

 «Nous avons connu une guerre de sept ans et demi, nous avons connu les révoltes de 1988, les événements tragiques des années 90 et les 126 morts du Printemps noir. L’Algérie, en effet, c’est plus que la Tunisie et l’Égypte.»

Abdennour Ali-Yahia

Oeuvres

2017
2017

Mon testament pour les libertés

« J’ai écouté le cri des suppliciés frappés par une impitoyable répression, que j’ai dénoncée et condamnée avec la plus grande fermeté. Attaché aux libertés fondamentales et aux valeurs de l’humanisme, j’ai parlé au nom des détenus qui ont subi la torture dans les locaux du DRS et de la police, avec un grand risque pour ma profession d’avocat, ma liberté et ma vie.

Quand j’évoquais cette barbarie en 1992, j'étais la cible du pouvoir et des médias, indifférents à cette violence qui frappait des milliers d’Algériens et d’Algériennes.

Des politiques, rongés par le narcissisme et une ambition illégitime, ont un certain talent pour les néologismes ; mais ils ont perdu la capacité de se juger eux-mêmes et de justifier ce qu’ils affirment. Les leaders des partis politiques de l’opposition ne doivent pas transformer les différences en divergences, et les divergences en divisions.

Une fois imposée la marginalisation du peuple dans la vie politique et la dépossession de ses droits, il ne reste plus que deux voies à suivre : s’intégrer dans le système politique à la recherche du pouvoir, des affaires et des privilèges, ou bien s'engager sur le terrain des luttes pour rendre le pays à son peuple… ».

Ce livre est la conclusion d'une vie au long cours, jalonnée de combats épiques, de sacrifices douloureux et parfois d'inévitables controverses. Mais aussi de satisfactions du devoir accompli.

Après un diagnostic sans concession, l'auteur plaide pour le renouveau démocratique, comme alternative à l'impasse d'un système agonisant qui risque de précipiter le pays dans le chaos.

Sélection de quelques couvertures

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Ressources bibliographiques

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