Jean Amrouche

Repères

Poète algérien de langue française, journaliste littéraire (1906-1962)

Né en 1906 à Ighil Ali, en Algérie, dans une famille kabyle de la vallée de la Soummam, Jean El-Mouhoub Amrouche a passé sa jeunesse à Tunis. Sa famille s’est convertie au catholicisme et a adopté la langue française, langue qui sera celle du poète. Sa mère, Fadhma Aït Mansour (1882-1967), élevée dans une des premières écoles de filles en Algérie a laissée des mémoires : Histoire de ma vie (1968, Maspero)

Après des études supérieures en France (École normale de Saint Cloud), il est professeur de Lettres dans divers lycées de Tunisie et d’Algérie. Aux milieux des années 1930, il publie ses premiers poèmes dans la revue Cahier de Barbarie qu’il dirige à Tunis avec Armand Guibert.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rencontre André Gide à Tunis et rejoint les milieux gaullistes à Alger. Il réalise des émissions littéraires à la radio, à Tunis, Alger puis Paris (entre 1944 et 1958), il aura alors l’occasion de s’entretenir avec tous les grands noms de la littérature et de la philosophie de son temps. Certains de ses entretiens (avec François Mauriac, André Gide, Paul Claudel, Guiseppe Ungaretti…) resteront célèbres et les enregistrements édités en disque. Il est chassé de Radio France par Michel Debré et continue son activité à la radio suisse de 1958 à 1961. Militant de l’indépendance algérienne, il est mort d’un cancer quelques semaine avant les accords d’Évian.

Sa sœur, Taos Amrouche, a été la première romancière algérienne de langue française.

 

" Je me bats pour que reconnaisse une patrie aux algériens, et de cette patrie, je suis moi-même exclu, ne me reconnaissant d'autre patrie que le verbe incarner dans le langage français où ne-an-moins je me sois exilé " 

Jean Amrouche

Oeuvres

1943
1943

L'Éternel Jugurtha

Jean Amrouche a écrit un article en 1943 pour décrire Jugurtha, représentation du génie africain et personnification d’un certain tempérament. Jugurtha représente le Berbère et il est caractérisé
par sa violence et sa passion. Il est un poète qui passe du réel à l’imaginaire et de l’imaginaire au réel, et la grandeur de son caractère réside dans la constance. Il s’abandonne à la volupté pour arriver à l’extase. Il faut qu’il apprenne d’humbles vertus comme celle qui consiste à donner ses soins à l’entretien des objets de l’industrie humaine, afin qu’il sorte de l’âge théologique et de l’âge de la magie.
« Jugurtha s’adapte à toutes les conditions, il s’est acoquiné à tous les conquérants ; il a parlé le punique, le latin, le grec, l’arabe, l’espagnol, l’italien, le français, négligeant de fixer par l’écriture sa propre langue ; il a adoré, avec la même passion intransigeante, tous les dieux. Il semblerait donc qu’il fût facile de le conquérir tout à fait. Mais à l’instant même où la conquête semblait achevée, Jugurtha, s’éveillant à lui-même, échappe à qui se flattait d’une ferme prise. Vous parlez à sa dépouille, à un simulacre, qui vous répond, acquiesce encore parfois ; mais l’esprit et l’âme sont ailleurs, irréductibles et sourds, appelés par une voix profonde, inexorable, et dont Jugurtha lui-même croyait qu’elle était éteinte à jamais. Il retourne à sa vraie patrie, où il entre par la porte noire du refus. »

Sélection de quelques couvertures

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Ressources bibliographiques

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