Salah GUERMICHE

Repères

Prix et distinctions

Salah Guemriche, né le 6 mai 1946 à Guelma en Algérie, est un écrivain algérien vivant en France depuis 1976.

D’abord professeur de français, puis universitaire, diplômé en ethnologie (mémoire sur les Touaregs du Tassili) et en sciences de l’information et de la communication (DEA, Jussieu Paris 7), il a publié de nombreuses études sur la question, notamment dans Le J.T. : mise en scène de l’actualité à la télévision, ouvrage collectif (Éd. INA / Documentation française, 1986).

"Ne pas rêver, ne pas fuir, mais crever, mais jaillir, ne pas attendre, ne pas s'étendre, ne pas se méprendre, mais prendre d'assaut, les remparts de l'impossible et du doute quotidien.
Ne plus croire tout court, mais croire en long en large et en l'homme de demain. Ne plus murmurer, ne plus penser tout bas, mais mettre bas, mais hurler, mais prouver, mais faire en sorte que vérité soit nue"

Salah Guermiche - Résolutions

Oeuvres

2004
2004

Un été sans juillet: Algérie, 1962

" Le 1er juillet 1962, le jour où l'Algérie entrait dans l'indépendance, Larbi entra dans le coma. " Larbi, collégien de 16 ans, a été victime d'un attentat " OAS ". Lorsqu'il se réveille, trente-trois jours plus tard, il ouvre les yeux sur une vision insolite, qui va le poursuivre toute sa vie. Avant de lui faire retrouver sa mémoire, le narrateur revient sur le grand chambardement : " un temps de délire et de prévarication. Rapatriement à double sens : la ville se vidait de ses pieds-noirs, que des colonnes de familles entières, réfugiés en Tunisie ou regroupées dans les camps de sinistre mémoire, allaient remplacer, dans une confusion de fin du monde. Fin d'un monde. Une usurpation de droit venait de supplanter l'usurpation de fait, cette imposture séculaire aux origines de tant de forfaits et d'injustices. Ici et là, l'arbitraire semblait avoir changé de camp. " Représailles ainti-harkis, ruée sur les biens vacants, lynchage du dernier Lévy de la ville... Témoin des prévarications, Larbi le sera aussi des heurs et malheurs de la société des femmes : l'occasion, pour l'auteur, dans des scènes où l'intensité dramatique n'exclut pas la tendresse ni l'érotisme, de nous faire pénétrer un univers aux antipodes des clichés et partis pris qui grèvent le regard porté encore de nos jours sur la complexe réalité algérienne. Des pages douloureuses, d'où, cependant, la dérision et l'humour ne sont pas absent, composent ce " roman de l'indépendance " qui restait à écrire et que voici, enfin, au moment du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre (1er novembre 1954).

2010
2010

Abd er-Rahman contre Charles Martel: la véritable histoire de la bataille de Poitiers

Peu de batailles dans notre histoire auront nourri autant de fantasmes que celle de Poitiers. Depuis Chateaubriand, les Français ont appris que la victoire de Charles Martel avait sauvé la France du péril musulman. Mais de quelle France s'agit-il ? Ses frontières ne sont pas celles que l'on connaît aujourd'hui. Et quel est ce péril musulman ? L'Espagne, conquise par les Arabes dès 711, s'étend, à la veille de Poitiers, au-delà des Pyrénées. Ainsi la Septimanie - notre actuel Languedoc-Roussillon-est-elle une province arabo-berbère gouvernée par Munuza depuis Narbonne. Les religions du Livre y cohabitent jusqu'au jour où Munuza épouse une chrétienne, Lampégie d'Aquitaine, fille du duc de Toulouse. Pour l'émir d'Espagne Abd er-Rahman, Munuza est un renégat qu'il faut punir ; pour le duc des Francs, Charles, cette alliance est une menace et une provocation. Se mettent alors en place les conditions d'une confrontation qui demeurait jusqu'alors méconnue. Salah Guemriche raconte la véritable histoire de la bataille de Poitiers, telle qu'elle fut vécue des deux côtés, musulman et chrétien. II dissèque ce mythe national construit au fil des siècles pour faire peur. Poitiers, dit-il, ne fut pas le Waterloo des Arabes et, malgré les lourdes représailles exercées par les Francs dans le Midi, beaucoup de musulmans y firent souche. Sans que cela ait jamais gêné personne...

2011
2011

Le Christ s'est arrêté à Tizi-Ouzou. Enquête sur les conversions en terre d'islam

Depuis la fin du XXe siècle, un mouvement qui semble irrépressible, en particulier au Maghreb mais aussi dans le reste du monde arabe et même en Occident, conduit de plus en plus de musulmans à tourner le dos à l'islam pour rejoindre la religion de Sidna Aïssa – autrement dit de «Notre Seigneur Jésus». Au Maroc et en Algérie comme dans la discrète Tunisie, on parle de milliers de convertis au christianisme chaque année. L'œuvre d'un ou de plusieurs réseaux d'évangélisateurs en quête de nouveaux adeptes? Une réaction face à certaines évolutions en terre d'islam et notamment à la montée de l'islamisme? Des candidats à l'exil qui n'hésitent pas à «vendre leur âme»?. Des conversions troublantes de sincérité? Cet ouvrage propose une enquête sur ce phénomène nouveau aux multiples facettes. Et qui, au fur et à mesure qu'il prend de l'ampleur, suscite régulièrement l'émoi en terre d'islam, où les autorités comme les familles portent un regard pour le moins suspicieux sur les «apostats». Une enquête qui a conduit l'auteur, un Algérien qui réside en France depuis plus de trente ans, dans son pays d'origine, tout particulièrement en Kabylie. Mais aussi dans les autres pays du Maghreb, en Espagne – notamment en Andalousie – et dans plusieurs régions de France. Ce qui lui a permis de recueillir, et de rapporter ici, de nombreux témoignages de convertis pour illustrer son propos.

2012
2012

Alger la Blanche: biographies d'une ville

Alger-la-Blanche. L'histoire de cette ville mythique méconnue des générations post-Indépendance revit avec brio sous la plume de Salah Guemriche dans un récit vivant et émouvant, truffé d'anecdotes et de personnages hauts en couleur.

Fondée, selon la légende, après le passage d'Hercule et de ses compagnons, la ville d'Alger fut très tôt convoitée : Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Espagnols, Turcs et Français l'auront tour à tour aimée et malmenée, glorifiée et saignée à blanc. Faut-il croire que sa " candide blancheur " (Le Corbusier) viendrait de cette saignée, et non pas de son soleil ? " Le soleil tue les questions ", répondrait un personnage de Camus, dans Le Malentendu...
Sous l'égide de Sidi Abd er-Rahman, son saint patron, la ville fut successivement la capitale des corsaires de Barberousse, celle de la France libre et la Mecque des mouvements révolutionnaires du XXe siècle. A travers une ballade historique, littéraire et amoureuse, Salah Guemriche nous conte les très riches heures d'Alger, comme les plus sombres, portant nos pas dans les dédales de la cité, aux côtés des personnalités les plus marquantes. Et elles sont nombreuses : Ibn Ziri, Raïs Hamidou, Ouali Dada, Cervantès, les Goncourt, Karl Marx sans barbe (après le passage chez un barbier de la Casbah), Saint-Saëns (qui y composa Samson et Dalila), Tarzan et Pépé le Moko, Delacroix et Racim, El‛Anka et le cardinal Duval, Lili Boniche, Himoud et Zinet, Camus et Kateb, de Gaulle et Bigeard, Ali-la-Pointe et toutes les Djamila, pasionarias de l'Alger d'hier et d'aujourd'hui. Sans oublier ses clubs de foot, sa Casbah, sa basilique Notre-Dame-d'Afrique, ses mosquées et ses saints. Voici Alger dans tous ses états, Alger de tous les Etats.

Publié pour la première fois, en 1971, par Simone de Beauvoir, Salah Guemriche est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages, parmi lesquels Abd er-Rahman contre Charles Martel (Perrin, 2010), Dictionnaire des mots français d'origine arabe, préface d'Assia Djebar de l'Académie française (Le Seuil, 2007), L'Homme de la première phrase (Rivages / Noir, 2000).

2013
2013

Aujourd'hui, Meursault est mort

Aujourd’hui, Meursault est mort. Tel est le titre et telle est la première phrase de mon nouvel ouvrage.

Voilà longtemps, en publiant un roman noir, chez l’inestimable François Guérif, L’homme de la première phrase (Ed. Rivages / Noir, 2000), j’étais loin de penser qu’un jour j’allais en commettre une, de première, en hommage à Albert Camus…

Il s’agit, ici, non pas vraiment d’un roman mais d’une essai-fiction, menant à un « dialogue implicite » avec l’auteur de L’étranger. L’expression est de Camus lui-même, parlant des échanges, dans La chute, entre Clamence et un interlocuteur imaginaire. Mon livre, lui, s’ouvre sur l’exécution de Meursault, en quelque sorte dans la continuité de L’étranger.

Alger, place Barberousse. Un homme, trench-coat et feutre noir, assiste à la mise à mort. Celle-ci est retransmise sur un écran géant (sic). Après l’exécution, l’homme s’éloigne de la foule (…) Il remarque la présence d’un étrange personnage qui se tient en retrait, juché sur un étal de marchand de quatre saisons… Ses gestes de bateleur, ses mèches folles lui rappellent un jeune Arabe qu’il croise parfois dans son quartier de Belcourt, rue de Lyon (côtés pairs ; rue Belouizdad côté impairs !)… Intrigué, il n’hésite pas à l’aborder. Tout en allumant une cigarette, il lui demande si, lui aussi, il était venu pour que Meursault se sentît moins seul, selon sa dernière volonté. Le jeune homme, sur un clin d’œil de connivence, lui répond : « Vous connaissez le proverbe arabe qui dit : « le menteur, accompagne-le jusqu’au seuil de sa porte » ? Eh bien, c’est ce que j’ai voulu faire !… Vous savez bien qu’il y avait plus d’un menteur au tribunal, y compris parmi les juges ! Alors, je vous le dis, à vous précisément : Meursault n’a pas tué un Arabe anonyme, sans nom et sans visage, il a tué mon père, monsieur Albert ! » (L’homme au chapeau se fige, la cigarette coincée entre les dents)…

Dès lors, Monsieur Albert et le « fils de l’Arabe » ne se quitteront plus… Comme Clamence, dans La chute, dialogue avec son interlocuteur imaginaire, en déambulant dans Amsterdam, mon bateleur dialoguera avec Camus en déambulant dans Alger, mais l’Alger de toutes les époques !… Les répliques attribuées par mon héros à Monsieur Albert sont en fait tirées ou inspirées des écrits ou des prises de position de Camus lui-même (qui, dans le texte, n’est jamais appelé par son nom).

Sélection de quelques couvertures

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Ressources bibliographiques

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