Panthéon amaziɣ
AMMON
Le Dieu des dieux
Le Dieu Ammon est l’une des principales divinités du panthéon Amazigh. le Dieu des dieux de l’antiquité et dieu de toute chose. D’origine nord-africaine avant de se répandre dans le reste du monde antique, dans tout le bassin méditerranéen, sous des noms différents : Ammon-Ra l’égyptien, le Ba‛al H’Ammon le punique, le Ammon-Zeus grec et le Jupiter Romain.
Son nom vient du mot amaziɣ Aman qui paraît avoir signifié « Seigneur » ; en touareg aoulimmiden, Amanai a le sens de « Dieu », peut avoir aussi le sens de « l’unificateur ». Amen, « le Caché » ou « l’inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Ammon aux noms multiples ».
Ce dieu est par excellence le Dieu suprême des amaziɣes qui l’adoraient sous sa forme animale avant de prendre des formes différentes chez les autres peuples.
Panthéon amaziɣ
- – Chez les Egyptiens. Au début, on pensait que l’Egypte, mère des civilisations, avait essaimé ses dieux à travers l’Afrique. Les béliers à sphéroïde des gravures rupestres de l’Atlas avaient été assimilés au dieu de Thèbes ; R. Basset retrouvait chez les Guanches (peuple des Canaries) le nom d’Aman signifiant Seigneur et appliqué au Soleil. Amon, dieu-bélier, devenu dieu solaire par sa fusion avec Râ pour donner “Ammon-Ra”, aurait ainsi établi de proche en proche sa domination sur les panthéons inorganisés des Imaziɣens du Nord de l’Afrique, des îles Canaries jusqu’à l’oasis de Siouah.
- – Chez les Puniques. La faveur dont jouissait Ammon auprès des Libyens expliquerait, dans le territoire punique, la suprématie de Baal-Ammon, qui s’identifierait totalement au dieu oraculaire de Siouah. Sans aller aussi loin, M. Le Glay estime également que Baal Hammon « punico-berbère » emprunte au dieu libyco-égyptien ses cornes de bélier et une partie de sa personnalité en devenant un dieu solaire.
- – Les Grecs. Par l’intermédiaire des Grecs de Cyrénaïque le nom, la réputation, l’effigie d’Ammon a complètement été humanisée sous l’influence hellénique, en gagnant le monde méditerranéen. Cette effigie cornigère eut un succès remarquable dans le monde hellénistique, surtout à la suite de la visite d’Alexandre à l’oasis de Siouah. Dans son voyage en Libye, Alexandre Le Grand va visiter en pèlerinage le temple d’Ammon et c’est là-bas qu’il reçoit le titre de « fils d’Ammon » et de maître du monde. En effet, à la suite de ce périple religieux, il conquerra l’orient et l’occident. Sur les pièces de monnaie on retrouvera le profil d’Alexandre Le Grand avec des cornes de bélier symbolisant sa filiation suprême à Ammon. Ammon, bientôt appelé Zeus-Ammon, est représenté sous les traits d’un personnage barbu, débonnaire, ne conservant du bélier que les cornes plus ou moins perdues dans la chevelure bouclée.
- – Chez les Romaines. Avec les Grecques, Ammon deviendra le symbole de la divinité suprême et sera imposé partout comme l’unité religieuse dans le monde hellénique, avant que les Romain l’importent en lui changeant de nom vers Jupiter.